Nylaeria Aenor • 'Cause I'm only human after all

« C'est durant l'année nommée l'an 0 que tout commença. Si jusqu'alors nous étions les seuls êtres dotés d'intelligence et humanoïdes, les chimères firent leur apparition. Des êtres différents de nous, immortels, puissants, connectés jusqu'au plus profond d'eux-mêmes aux divinités, possédant des pouvoirs inconnus et une sagesse presque sans limite. Elles vinrent nous apporter la paix alors que les humains se faisaient la guerre, nous guidant sur le chemin à suivre, celui de la foi. Notre monde, Altheria, était déchiré par l'orgueil et le vice des humains, égoïstes et mauvais, nous avons massacré notre faune, notre flore jusqu'à finir par s'attaquer les uns les autres. Notre histoire aurait pu s'arrêter à cet instant, mais les Dieux nous on envoyés les chimères afin que celles-ci nous remette sur le droit chemin. Ce ne fut pas chose aisée, mais forcée de reconnaître la supériorité de ces êtres si différents et pourtant si proches, l'humanité décida de les écouter. Elles n'étaient pas nombreuses, juste suffisamment pour nous aider, elles furent dispersées aux quatre coins du monde, mais pour aujourd'hui, nous allons nous intéresser à l'histoire de Belasgard, plus précisément, celle de la monarchie Aenor et cela va sans dire.... il s'agit de votre histoire, Nylaeria. » La petite princesse aux cheveux argentés observait d'un air distrait son percepteur, penchée en avant, les coudes appuyés sur l'énorme table de marbre qui jonchait la pièce froide dans laquelle les cours lui étaient donnés. De nombreux adultes passaient dans cette salle afin de lui enseigner la géographie, les bonnes manières, l'étiquette, la politique, encore l'étiquette et les bonnes manières et parfois, l'histoire. Âgée de presque 10 ans, la princesse se montrait peu curieuse à propos du monde qui l'entourait, elle préférait de loin s'amuser dans les couloirs du château en compagnie de sa cousine Elea ou grignoter des gourmandises piquées directement aux cuisines. « Princesse Nylaeria, vous m'écoutez ?  Bien. Reprenons. »

« En l'an 0, disais-je, les chimères arrivèrent au sein de notre pays. Il n'y avait pas de monarchie à ce moment-là, pas de roi, ni de reine, ni de princesse dissipée. Nylaeria, écoutez-moi, c'est important. Le pays tout entier était composé de nombreux clans qui se chamaillaient sans cesse pour des parcelles à cultiver, ou simplement pour revendiquer des bouts de terre pour eux-mêmes. C'était le chaos, aucun ne prenait en considération les désirs de notre déesse Naliwë. C'est pour cela qu'elle nous a envoyé les Alfeïd, les fameuses Chimères. Même si l'on parle de Chimère, il faut bien comprendre qu'il s'agissait d'homme et de femme, comme vous et moi, à l'exception près qu'elles étaient immortelles, et directement envoyées des dieux. Enfin passons, les clans qui composaient Balsgard, je vous en parlais juste avant, finirent pas s'unir, vous savez pourquoi à présent. Les Alfeïd parvinrent à trouver un compromis pour contenter tout le monde, et un chef fut désigné parmi les plus fortes têtes des clans. C'est ainsi que le premier roi de Belasgard fut nommé. Béör Aenor. La capitale, Nereïlune existait déjà, bien sûr, mais elle ne ressemblait pas vraiment à celle que l'on connaît aujourd'hui. Les Chimères partagèrent leur savoir avec le tout nouveau roi et ses hommes afin d'en faire une ville digne de ce nom, le château fut construit peu après son couronnement. Tout ceci se passa durant l'an 6 ou 7, on ne sait trop l'estimer encore aujourd'hui, mais les toutes premières traces de la monarchie de Belasgard se situent vers ces dates-là. Béor épousa une grande guerrière du clan rival au sien, afin d'apaiser les dernières tensions entre eux, et c'est ainsi que votre lignée commença. Les souverains de cette époque ressemblaient plus à des barbares qu'à des êtres nés d'un sang royal, c'est un fait, mais l'éducation n'était pas la même. A l'arrivée des Chimères, les Hommes n'étaient pas tant civilisés qu'aujourd'hui. Les années sont passées, et bientôt ce furent des siècles qui s'écoulèrent, jusqu'à ce qu'on appelle la Purge.

Quelle que soit la raison pour laquelle les Chimères sont arrivées dans notre monde, après nous avoir apporté la paix – et non pas qu'à nous, Princesse, au monde entier -, elles nous ont apprit à vénérer correctement nos dieux, même si nous vénérons particulièrement la nôtre ici, Naliwë, elles nous ont accordé suffisamment de confiance pour nous transmettre un peu de leur pouvoir divin. C'est ainsi que les Hommes furent à leur tour dotés d'Essence. Nous sommes alors devenus si puissants que les Chimères ne représentaient plus un idéal de paix et de foi, seulement un ennemi à combattre. Ainsi, la purge commença. Ce fut à petite échelle d'abord, des cas isolés, mais le monde entier se mit à les chasser, à les traquer... jusqu'à les faire presque complètement disparaître. Si jusqu'alors, elles avaient eu un rôle important dans l'histoire de la monarchie Aenor, elles furent repoussées des castes supérieurs, n'ayant plus leur mot à dire, plus le droit de conseiller... jusqu'à ne plus avoir le droit d'exister. Vous devez comprendre, Princesse, que les moins éduqués sont amenés à penser que les Chimères ne sont qu'une légende, ce n'est pas le cas, elles existent. Elles sont bien moins nombreuses, mais toujours là. Le massacre de ces créatures divines fit que les Hommes perdirent peu à peu la puissance qu'on leur avait donnée, l'Essence commençait à manquer un peu partout et... pour le reste de l'histoire, je vous la raconterai à l'occasion de notre prochain cours. » Le percepteur s'était donc levé, le visage serein, fit une révérence à la princesse avant de quitter les lieux.

Les jours suivants, la petite princesse réclama de nouveau son percepteur, chose étonnante sachant qu'elle ne s’intéressait pas aux autres intervenants, encore moins lorsqu'il s'agissait de lui apprendre des choses. Exigeante et capricieuse dès le plus jeune âge, elle faisait régner sa loi lorsque ses parents avaient le dos tourné. Si la reine de Belasgard n'était pas particulièrement occupée par la politique, ce n'était pas le cas du roi. Celui-ci confiait l'éducation de sa fille unique à des personnes qu'il jugeait de confiance sans forcément vérifier l'emploi du temps de ceux-là. C'est ainsi que plusieurs fois, au lieu de se voir donner des cours d'étiquette et de politique, la petite fille se faufilait dans les couloirs du château pour jouer avec sa cousine et parfois passait sa tête par la large porte qui fermait la salle de réunion où se trouvait le roi. Celui-ci l’accueillait avec un grand sourire, la prenait un instant sur ses genoux et croyait naïvement que son enfant chérie jamais n'oserait lui mentir sur la raison de sa présence. Plus les jours passaient, plus Nylearia réclamait la venue de cet homme qui avait promis de lui conter la fin de l'histoire, mais celui-ci semblait être introuvable. Elle avait fini par accepter, bien malgré elle, le fait qu'il ne viendrait pas. Déçue, la petite s'était un moment renfermée sur elle-même, perdant de sa joie de vivre et de son impétuosité habituelle. Il fallait dire que jamais encore elle n'avait été déçue, tout lui était cédé d'habitude, le refus fut difficile à entendre et à comprendre.

Les années passèrent, et l'outrage de la promesse rompue fut bien vite oublié, la petite princesse se transformait peu à peu en une vraie jeune femme de sang royal, fière, cultivée, possédant des idées forgées seules. Si plus petite, les études n’intéressaient pas vraiment Nylearia, elle se découvrit une passion pour l'histoire d'Altheria aux environ de ses 14 ans, c'est à cette période qu'elle se mit en tête de trouver ce percepteur, non plus par colère, mais par curiosité. Elle avait passé plusieurs mois au temple élémentaire afin d'entamer son apprentissage suite à son Ascension. La cérémonie avait été transformée en une vraie fête nationale, la petite fille qu'elle était encore à ce moment avait été parée d'une robe resplendissante aux reflets de la mer. Il n'y eut aucune surprise, tout le monde s'attendait à ce que la princesse de Belsagard fasse partie des veilleurs, bien que ceux-là soient de moins en moins nombreux. Au sortir du temple, une fois son premier niveau de maîtrise stabilisé, le discours de ce percepteur mystérieux revint la frapper de plein fouet. Il se trouvait être le seul, de toute son éducation, à avoir parlé des Chimères comme des êtres dont les actes étaient positifs, saints, justifiés. La haine contre les Chimères avait secoué la princesse, elle ne la comprenait pas, ayant grandi avec l'idée que celles-ci n'étaient pas mauvaises. Lorsqu'elle fit de nouveau demander l'homme, on finit par lui avouer que celui-ci avait été arrêté, il avait infiltré le groupe éducatif du château sans que personne ne se rende compte qu'il faisait déjà parti d'un groupuscule pro-Chimère, ce qui était prohibé à Belasgard. «  Soit ! C'est un criminel, si vous le considérez comme tel. Mais je désire néanmoins le revoir, lui parler, ne serait-ce que l'espace d'un court instant. » L'homme a qui s'adressait les mots autoritaires de Nylaeria se balançait d'une jambe à l'autre, hésitant. «  Princesse... Cet homme a été arrêté peu après son intervention auprès de vous il y a bientôt six ans. Il a été immédiatement interdit de séjour aux environs de la capitale puis exilé de Belasgard, nous avons perdu sa trace dès qu'il a quitté le pays. Je suis désolé, votre Majesté, mais... votre requête est impossible à réaliser et je pense qu'elle ne plairait guère à vos parents. »

«  Tss.  » pesta la princesse, frappant de son poing clos la table disposée en guise de coiffeuse dans ses quartiers. Elle s'était de nouveau perdu dans ses pensées, songeant à un passé qui semblait si loin tant l'innocence de sa quinzaine d'années lui manquait. Nylaeria regrettait amèrement de ne pas avoir plus profité de ces années de tranquillité, sachant que peu après sa discussion avec cet homme des renseignements de Belasgard, son quotidien avait brusquement changé. Elle avait dû faire une croix sur son percepteur, ne sachant elle-même pas expliquer pourquoi elle s'était tant attaché à cette mystérieuse personne dont elle ne connaissait même pas le nom. La reine, sa mère, dont la santé n'inquiétait personne tomba malade et fut emportée les semaines suivantes par une violente fièvre que les meilleurs guérisseurs n'arrivaient pas à éradiquer. La reine était peu impliquée en politique, elle ne faisait que de rares visites au peuple, se montrant seulement pour les gros événements, elle servait de décorations aux bras du roi plus qu'autre chose, n'ayant pas même le droit de donner son avis lors des conseils royaux. Nylaeria n'était pas particulièrement proche de sa mère, celle-ci ne l'avait pas élevée, n'avait jamais daigné passer du temps avec elle, sans pour autant lui montrer la moindre agressivité : elles coexistaient dans l’indifférence la plus totale. Nombreux furent les petits seigneurs venus de loin pour consoler l'inconsolable princesse de Belasgard, qu'elle ne fut pas leur surprise lorsque celle-ci se refusa à toutes visites, décidant à cet instant que si ma mère n'avait pas fait les choix nécessaires pour se rendre utile au pays et exister au sein de la monarchie, il n'en serait pas de même pour elle. Après tout... le couple royal n'avait pas eu d'autre enfant, elle était la seule héritière possible, bien qu'une Reine à la tête du pays aurait été du jamais-vu, elle se sentait légitime, elle s'en sentait capable.

Poussée par l'élan de la nouveauté, l'espoir d'un jour régner sur ce pays qui était le sien, sur ce peuple qu'elle adorait aborder dans les rues bondées les jours de marché, défiant la vigilance de ses gardes pour avoir un peu d'intimité, Nylaeria représentait l'exact opposé de ce qu'incarnait la reine de Belasgard. Proche du peuple, elle tentait tant bien que mal de comprendre leurs problèmes, leur fonctionnement, leur mode de vie. Elle se savait protégée dans sa tour d'ivoire, bien loin des vrais problèmes de la société, comme cette fameuse montée des eaux qui ne cessaient de dévorer de l'espace et des habitations. Les ressources commençaient à manquer, le peuple avait faim, avait froid, le peuple s’agglutinait à la capitale, le peuple mourrait et l'exécutif en place ne semblait pas chercher à y changer grand chose. Peut-être était-ce à ce moment là que la princesse fit le lien entre les catastrophes qui s'abattaient sur eux et le massacre des Chimères. Après tout, son percepteur les avait à plusieurs reprises qualifiées ''d'êtres envoyés par les dieux''. Les Hommes d'Altheria avaient-ils déclenché la colère des divinités qu'ils vénéraient ? A en croire les écrits et les racontars, Belasgard était le pays le plus touché par les catastrophes, celui qui en souffrait le plus. Bien sur, ce raisonnement ne se fit pas en une simple journée, il fallut à la princesse de longues semaines de réflexions, des mois à chercher, dans les écrits du passé, un indice, quelque chose. Des années à écouter les discours des uns et des autres jusqu'à être persuadée qu'Altheria courrait à sa perte si les Chimères n'étaient pas réintégrées aux hommes. La princesse s'isola au temple élémentaire l'année de ses 20 ans, en 1016,  afin de parfaire son entraînement et renforcer sa foi, elle pria la Déesse Nilawë chaque jour, l'implorant de pardonner aux hommes leurs vices et égoïsme, leurs bêtises. Mais rien n'y faisait, ses prières ne furent pas suffisantes pour convaincre la Déesse de la lune.

C'est âgée de 21 ans que Nylaeria quitta son isolement au temple élémentaire pour rentrer au château, son retour fut l'occasion de réunir les seigneurs, les nobles notables et la cour impériale pour un bal en son honneur. Les denrées alimentaires ne manquaient pas, chacun était paré de son plus bel accoutrement, de ses plus belles richesses comme le voulait la tradition. La princesse qui avait passé plus d'une année dans des tenues simples, cherchant à s'éloigner de son statut royal se trouva fort incommodée lorsqu'elle du enfiler une robe -majestueuse, certes – mais encombrante. Plusieurs épaisseurs de tissus de couleur se superposaient afin de créer un camaïeu représentant aussi bien un ciel étoilé que la lumière apportée par la lune. Ces contrastes de gris, noir et ivoire faisaient d'autant plus ressortir la crinière blonde, presque blanche, de la princesse. Celle-ci passaient de bras en bras, dansant avec ceux qui la désiraient, se laissant offrir une fleur ou un bijou pour fêter son retour ou la féliciter pour la maîtrise de son essence. Le roi profita d'un moment de calme pour prendre le bras de sa fille et l'emmener loin des regards curieux et oreilles indiscrètes. « Nylae, tu es resplendissante ce soir, si Nilawë prenait forme humaine, je suis persuadé qu'elle te ressemblerait. » La princesse embrassa la joue de son père en guise de réponse, un petit sourire dessiné sur ses lèvres. « Ma fille, je vois ton investissement pour le pays, je vois ta détermination, tâche de bien t'entourer, fais toi des alliés dès maintenant, car tu auras sans le moindre doute beaucoup d'ennemi. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir que tu me succèdes au trône lorsque je serais trop vieux pour y rester. Ce ne sera pas aisé, mais j'essayerai de te faire une place, j'ai confiance en toi, je ne vois que toi pour régner après moi. » Les mots prononcés par le roi n'étaient en rien officiels, mais constituaient malgré tout une promesse à laquelle la princesse s'accrocha. Ses efforts étaient enfin reconnus, son existence était enfin reconnue. Elle, future Reine de Belasgard.

Suivant les recommandations de son père, Nylaeria s'entoura de personnes de confiance au sein de la cour et en dehors, elle lia de plus fortes relations avec ceux qui partageait son idéologie pro-chimère et resta à distance de ceux qui ne s'y montraient pas enclin. Le mariage politique semblait être une évidence à ce stade, son ami d'enfance, fils et héritier de la famille la plus riche de Belasgard fut le choix idéal. L'annonce du prochain mariage princier fut une nouvelle accueillit avec beaucoup de joie par le peuple, malgré les catastrophes qui ne cessaient pas de faire des dégâts. Si jusque là, la princesse n'eut pas à se plaindre, le jour de son mariage signa le début du chaos. En effet, le roi y fut empoisonné sans que personne ne puisse réagir. Le pays se trouva alors sans régent, fort heureusement, on trouva rapidement le testament désignant le successeur du roi. Nylaeria était prête, même si elle espérait que ce jour arrive bien plus tard, même si elle était jeune, à peine 24 ans, même si elle voulait que son couronnement soit un moment de joie et non de deuil. Elle était prête. Et Galène fut nommé roi à sa place. Enfin pas tout à fait encore. Nylaeria joue des pieds et des mains pour empêcher son couronnement.

Secouée de sanglots, la princesse n'arrivait pas à articuler une réponse, elle ne voulait pas s'y rendre, elle ne voulait pas affronter la compassion et la bienveillance de ceux qui avaient accepté de l'écarter du trône sous prétexte qu'elle n'était pas née avec un sexe masculin. Son père avait promis de faire son possible pour qu'elle lui succède, le décès de celui-ci était-il lié à ces paroles? Les gens s'activaient derrière la porte verrouillée, allaient-ils tenter de l'ouvrir de force ? Nylaeria percevait des murmures, puis des paroles plus fortes, la panique trahissait le ton de ses suivants. Elle prit une grande inspiration, tentant de calmer ses tremblements, ses larmes. Le reflet qu'elle voyait dans le miroir la montrait avec une mine défaite, blême, les cheveux en bataille, une robe stricte, d'un noir profond et sans vie, montant jusqu'à la nuque et couvrant ses bras. Le noir n'était pas une couleur qu'elle aimait porter, ni même une teinte qui lui sciait bien, la couleur de la nuit semblait rendre la princesse bien plus froide que la normale, bien plus distante, bien plus royale aussi. Cette couleur lui donnait un charisme et une prestance presque nouvelle, surtout avec les traits de son visage aussi abîmés et habités de douleur. Elle repoussa son fauteuil, remonta ses épaules, coiffa rapidement ses cheveux du bout des doigts, les laissant librement se déposer de parts et d'autres de son visage. «  J'arrive.  » soupira-t-elle suffisamment fort pour qu'on l'entende. Le bruit derrière la porte s'était arrêté, ils attendaient qu'elle sorte.

Le trajet dans les couloirs du château jusqu'au temple élémentaire se fit dans un silence religieux. Galène et Elea étaient présents, sa cousine vint prendre la main de Nylearia discrètement, et la serra fort, sans échanger de mot. Cette simple pression semblait signifier 'je suis là', et cette idée fit chaud au cœur de la princesse. Elle échangea un regard avec Galène, un regard froid, mauvais et empli de rage. Avait-il prévu son coup depuis le départ ? Etait-il responsable de la mort de son père ? Certes, dans son enfance, Galène n'était pas un mauvais bougre et l'entente entre les cousins était loin d'être mauvaise, pourtant, les années passant, celui-ci avait suivi une voie qui déplaisait fortement à Nylae, préférant réitérer les erreurs des humains, refusant l'idée d'intégrer de nouveau les Chimères au sein de la vie des Hommes. Le nouveau régent ayant été nommé ainsi, c'est une guerre ouverte qui fut déclarée, promettant de briser le reste de famille. Il n'avait aucun droit de succession, sa lignée n'était pas la bonne, il n'était pas légitime. La princesse, elle, l'était. Ses contacts s'étaient rapidement activité après l'annonce de la régence prochaine de Galène, la bataille n'allait pas être simple, mais il était hors de question que Nylaeria abandonne ce à quoi elle avait droit, de plus.... il s'agissait du souhait de son père de la voir sur le trône. Elle n'allait pas se laisser faire, elle n'allait pas le laisser gagner. Elle comptait bien écraser tout ceux qui se mettraient sur son chemin. Adieu la princesse docile, c'est la colère d'une Reine lésée que Belasgard et le monde entier allait devoir affronter.

Merci pour cette belle interprétation de la princesse, j'ai personnellement très hâte de pouvoir avancer dans l'aventure avec toi Tu l'auras compris, ta fiche est validée !

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