• Création d'Altheria •
Au tout commencement existait un univers sans vie ni lumière. Seul un interminable espace de vide résidait, dans lequel vivaient
quatre mystérieuses divinités. Nul ne sait comment ils ont atterri ici, mais le fait est qu’ils s‘ennuyèrent très vite. Ils virent alors en ce sempiternel espace, une infinité de possibilités.
L’idée de façonner un monde pour rompre leur éternelle solitude germa dans leur esprit.
Maitrisant l’
Essence, une précieuse énergie à l’origine de toute vie, les déités commencèrent tout d’abord par créer une faune et une flore vastes et variées. Sachant pertinemment que leurs inventions ne pouvaient vivre sans leurs créateurs, les dieux
choisirent de les accompagner au quotidien en vivant au plus près d’eux.
Rimgald se transforma en une
étoile incandescente pour apporter lumière, chaleur et énergie à ces nouveaux êtres.
Naliwë choisit également d’incarner un
astre céleste mais cette fois-ci non pas pour éclairer, mais pour animer les flots. Tour à tour, et dans un cycle perpétuel, le dieu du feu et la déesse de l’eau
guident et veillent sur leurs créations.
Galiah préféra être, quant à elle, encore plus proche de ces derniers et investit chaque parcelle de
la terre rendant cette dernière meuble et fertile. Finalement,
Yriel, espiègle et rêveur, prit avec enthousiasme la place qu’il restait en incarnant le
souffle du firmament.
Toutes ces créations et incarnations firent naître
Altheria.
Les dieux ne purent que se réjouir de leur création : la vie y était féconde et paisible, toutes les espèces étaient en équilibre les unes par rapport aux autres. Il n’y avait ni catastrophe, ni maladie.
Tout était beau. À un point tel que les dieux
finirent par s’ennuyer de nouveau et créèrent d’un commun accord une toute nouvelle espèce pour se distraire. Cette fois-ci, plus à leur image :
les Hommes.
Malheureusement, ces derniers, complexes et imparfaits,
déséquilibrèrent l’harmonie qui régnait. Forts de leur supériorité, les Hommes commencèrent par réduire les animaux en esclavage, tuer en masse les végétaux. Ne pouvant contenir leur vanité ils finirent même par s’entretuer.
Devant l’horreur qui régnait en Altheria les déités réunirent leurs forces, déjà bien entamées, et tentèrent de créer une nouvelle version d’eux-mêmes beaucoup plus aboutie qui aurait pour rôle de tempérer les ardeurs belliqueuses humaines :
les Chimères.
Naliwë enfanta les
Alfeïds, les maîtres de l’eau, reconnaissables par leurs oreilles pointues et leur allure élancée.
Galiah modela les
Faunas, les maîtres de la terre, lesquels se virent attribuer de petites cornes recourbées au niveau des tempes.
Rimgald élabora quant à lui les
Natigz, les maîtres du feu, dont la peau foncée et craquelée rappelle celle des salamandres. Enfin,
Yriel, créa les
Færés, les maîtres de l’air, dont les petites ailes dorsales leur permettent de se mouvoir dans les cieux.
Fortes de leur expérience, les divinités réussirent leur coup et les Chimères,
éternelles, puissantes et emplies de sagesse et de bienveillance parvinrent à contenir les instincts destructeurs des Hommes.
L’équilibre fut rétabli.
Les siècles passèrent sans incidents majeurs, les habitants d’Altheria, quels qu’ils soient, s’épanouissaient dans une
époque de faste où la vie florissait de nouveau. Les Chimères et leurs pouvoirs, associées aux Hommes et leur imagination, créèrent de concert de magnifiques cités. L’entente était telle que les Chimères finirent par faire pleinement confiance aux Hommes, si bien qu’elles
partagèrent leurs dons élémentaires.
Dès lors, commença hélas le
second déséquilibre : les Hommes comprirent qu’ils étaient à présent pratiquement aussi forts que les Chimères mais surtout, bien
plus nombreux. Ils prirent de nouveau le pouvoir, répétant ainsi la tragique histoire des premiers moments d’Altheria. Les Chimères ne furent pas épargnées, beaucoup périrent, et avec elles, un fragment de leurs créateurs.
Devant ce nouveau massacre, les divinités ne purent réagir comme la première fois. Elles n’avaient pas encore recouvré leur force et, à côté de ça,
elles s'affaiblissaient à chaque nouvelle Chimère tuée. Désabusés de ce qu'était devenu leur monde, les déités décidèrent à contre cœur de
le détruire. Toutefois, comme expression de leur grande bonté, ils choisirent à la place d’une annihilation pure et simple de leur progéniture, un processus de gangrène
lent et réversible, laissant ainsi aux Hommes une
ultime chance de changer le cours de l’histoire d’Altheria.
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